Un article de Margaux Deman, comportementaliste, qui éclaire sur sa vision du milieu de vie idéal et les différentes façons de « détenir » ses oiseaux en captivité !

5 façons de « détenir » ses perroquets en dehors d’une cage

Les cages standards proposées pour loger son perroquet de manière permanente ne sont pas adaptées à ses attentes, ses besoins. Les cages sont trop restrictives et ne permettent pas le plein épanouissement du perroquet. 

S’il n’y a pas de cage, que peut-on proposer comme environnement? Un environnement qui permette à la fois l’épanouissement de l’oiseau et une cohabitation en toute simplicité avec l’humain.

Il existe au moins 5 façons de « détenir » ses perroquets en dehors d’une cage

      1) La volière intérieure

La volière d’intérieur est un grand espace permanent dans lequel le perroquet peut évoluer facilement en dehors des sorties. Par « volière » il faut donc comprendre un espace suffisamment grand pour permettre le vol. Qui dit « vol » dit « plus de possibilité d’actions, de mouvements, bref, plus de possibilités de choix. Rappelons que pouvoir choisir est un aspect prépondérant de la façon dont fonctionnent nos perroquets. 

Outre cette qualité, la volière intérieure permet de maintenir son oiseau dans le contexte familial à l’intérieur de la maison. La limite physique qui sépare l’espace du perroquet du lieu de vie commun peut pourtant être une source de mal être. Malgré cet espace, il est essentiel de continuer à proposer au perroquet de nombreuses sorties dans la maison pour qu’il se sente intégré. La volière d’intérieur donne la possibilité de faire cohabiter plusieurs espèces de perroquets compatibles si elle permet à chacun de pouvoir s’exprimer sans contraintes ni tensions. 

Il s’agit donc d’une excellente alternative à « la cage ». 

      2) La pièce dédiée

Il s’agit d’un espace intérieur type « chambre » ou « véranda » entièrement aménagé pour les oiseaux. La différence majeure avec la volière intérieure réside dans le fait qu’ils ne sont pas confrontés à une situation de frustration sociale lorsqu’ils s’y retrouvent, puisqu’ils ne peuvent voir les membres du groupe s’afférer autour d’eux et être tentés de les rejoindre. Comme la pièce est souvent isolée du reste de la maison, les perroquets très dépendants peuvent cependant éprouver des difficultés à s’y accommoder. 

Le fait qu’ils aient la possibilité d’oeuvrer comme bon leur semble est un excellent moyen pour eux de s’épanouir. Il serait délétère d’infliger un tel mode de vie à un seul perroquet. En revanche, un duo ou petit groupe y trouvera vite son compte! Dans un tel environnement, les perroquets n’ont généralement pas de mal à y passer beaucoup de temps. S’y retrouver n’est pas une souffrance lorsqu’ils ont réalisé tous les bienfaits. 

      3) La volière extérieure

L’environnement extérieur est extrêmement bénéfique pour nos perroquets qui peuvent alors profiter de la lumière du soleil, du rythme nycthéméral naturel, des pluies fines et des nombreuses stimulations offertes par la nature. A l’extérieur, les perroquets s’ennuient moins et sont souvent en bien meilleure santé que des individus d’intérieur, aussi enrichissant soit leur environnement. Les fluctuations de température et la lumière naturelle favorisent également le bon déroulement des cycles naturels telles que les mues ou les périodes hormonales. 

La taille de la volière n’a de limite que celle que vous lui imposez. Contrairement à une pièce ou une volière intérieure qui doit s’adapter à la superficie de votre maison. Il est possible de construire des volières infiniment grandes et infiniment riches, avec un zest d’imagination (et de moyens). 

Il n’est cependant pas toujours évident de faire vivre ses perroquets à l’extérieur dans de bonnes conditions. Il est essentiel de tenir compte de la façon dont sera exposée la volière pour permettre aux perroquets de passer des hivers à l’abri. Contrairement aux idées reçues, pour ce qui est du territoire français en tous cas, les perroquets supportent très bien les basses températures. Le plus important étant de pouvoir leur offrir un abri fermé dans lequel ils peuvent se protéger des vents froids et des intempéries. 

La volière extérieure a cependant l’inconvénient de couper le contact direct avec les activités humaines à l’intérieur de la maison. La plupart des propriétaires passent alors quelques instants avec leurs oiseaux à l’intérieur de la volière ou encore les emmènent dans la maison de temps en temps. Des perroquets qui vivent dans une volière extérieure ne se « désapprivoisent » pas (encore une idée saugrenue)! Pour peu que le contact soit entretenu un minimum, la relation avec l’homme reste très étroite.

       4) Un espace intérieur avec accès à l’extérieur

Certains propriétaires aménagent un espace intérieur à leurs perroquets de compagnie, qu’il s’agisse d’une pièce ou d’une volière dans la maison, ils offrent aussi un accès direct à une volière extérieure. Ce cas de figure est idéal pour nos compagnons qui peuvent alors choisir d’aller et venir comme bon leur semble. L’environnement extérieur apporte tous les bénéfices qui font défauts en milieu intérieur et le contact direct avec l’activité de la maison est maintenu. 

Que demander de mieux? 

Malheureusement les projets d’aménagement de ce type sont souvent difficiles à mettre en place, selon la configuration de la maison et du jardin, puisqu’une volière extérieure doit toujours être exposée de manière optimale. 

 

      5) Des perroquets en liberté permanente 

Parfois, certains propriétaires optent pour une cohabitation permanente et libre avec leurs compagnons ailés. Ce cas de figure est très intéressant pour les perroquets qui se sentent intégrés de façon permanente à la vie de famille. 

Mon avis: Je ne pense pas que ce choix de cohabitation soit à encourager, même si le perroquet se sent bien intégré, en particulier pour ceux qui ont leurs ailes intactes (non taillées). Je pense que ce mode de vie est tout d’abord, trop dangereux pour l’oiseau curieux et explorateur qui se cache derrière n’importe quel perroquet. Dans une maison les dangers sont nombreux: fils électriques, cuisine, aliments et matériaux toxiques, cachettes dans lesquelles un oiseau peut se coincer, vas et viens avec les portes et fenêtres… un perroquet libre s’expose à tous ces dangers. 

Lorsqu’une personne vit seule, aménage son environnement uniquement pour ses oiseaux et le sécurise en conséquence, ce cas de figure peut raisonnablement être envisagé, en particulier avec les petites espèces (moins destructrices en général) qui peuvent se contenter des aménagements faits à leur intention. Un gros perroquet en revanche, même dans un espace saturé de perchoirs, parcs et jeux, risque tôt ou tard de s’intéresser à d’autres supports et appareils pour humains (meubles, décorations, appareils électriques…). Les dangers sont plus grands, par exemple, un câble électrique qu’une petite espèce mettra des heures à décortiquer (ce qui vous laisse le temps, à priori, de réagir), un gros perroquet n’aura besoin que d’un seul coup de bec pour le sectionner! 

Un espace paraît toujours plus spacieux aux yeux d’un petit perroquet, qui peut alors s’ébattre, se défouler plus facilement. Du simple fait de sa taille, un grand perroquet sera bien plus difficile à contenter. Il ne s’agit pas d’une question d’intelligence ou d’exigence, mais simplement d’une question de taille!

Autre aspect à ne pas négliger: les fientes! Il est parfaitement possible de calculer et anticiper la destination des fientes grâce au positionnement des parcs et perchoirs. Certaines espèces ont par ailleurs tendance à déféquer aux mêmes endroits (comme de nombreuses espèces Sud américaines). Cependant, un perroquet en liberté permanente, s’il peut voler ou se déplacer sur le sol, risque de salir très rapidement votre intérieur. La charge de travail concernant le nettoyage peut devenir considérable. Rappelons que le stress ou la fatigue peuvent altérer les interactions et donc la relation avec votre oiseau.

Il est sans doute préférable, pour toutes ces raisons de pouvoir offrir un espace de vie entièrement dédié à ses compagnons à plumes, dans lequel ils pourront se défouler et s’ébattre sans surveillance, sans danger et sans frustration!

 

Site source :

Article complet et issu entièrement de Margaux Deman, parole-de-plume.fr, © 2014.

 

 

Morgane Virapin ©– juillet 2020