Aujourd’hui, je vous souhaiterai vous partager l’interview que j’ai réalisé auprès du refuge Les plumeaux d’Elodie afin d’en apprendre davantage sur leur fonctionnement et leurs motivations ! J’ai alors eu l’opportunité d’échanger avec Elodie qui est la fondatrice du refuge et Célia, bénévole très impliquée…

Zoom sur le refuge Les plumeaux d’Elodie

Tout d’abord, quelques mots sur le refuge…

Localisation : Le refuge se situe en Poitou-Charente (86)  à 45 min du Futuroscope…

Superficie de volière : 250 m² au total d’espace dédié aux oiseaux dont une grande volière de 84m² et une seconde volière qui se divise en deux, une partie de 70m² pour les cacatoès et l’autre partie pour de plus petites espèces australiennes 6x7m

Pensionnaires actuels : 5 cacatoès, 2 aras, 1 gris du Gabon, 1 grand Alexandre, 1 perruche de Derby, 2 youyous du Sénégal + quelques oiseaux à Elodie (perruches australiennes, aras…)

Prochaines arrivées au printemps 2022 :  4 à 5 oiseaux

Projet à très court terme : une future volière pour accueillir convenablement plus de monde !

Projet à long terme : le refuge a pour projet final d’accueillir les scolaires afin de sensibiliser la jeunesse quant à la détention de nos oiseaux en captivité…

Alors plus concrètement, quels sont les profils de vos pensionnaires ?

Elodie, fondatrice du refuge, Aucun profil-type ! Si ce n’est que dans 98 % des cas, ce sont des oiseaux ayant vécu seul en intérieur. Nous retrouvons ainsi toutes les espèces, je dirai simplement peut-être, que nous avons plus souvent des mâles que des femelles…

Pour quelles principales raisons vous sont amenés vos pensionnaires ?

Elodie, Les raisons sont multiples. Cela peut être en raison d’un déménagement, d’un manque de temps, de l’impossibilité de répondre correctement aux besoins de son oiseau, une agressivité croissante et ingérable, le décès du propriétaire ou encore des personnes âgées qui pensent déjà au futur de leur compagnon à plumes…

Comment procédez-vous pour « réadapter » certains spécimens ? (par exemple, dans le cas d’un oiseau agressif)

Elodie, Le plus simplement du monde : en respectant leur besoin de vol, de congénères, de rythme de vie… Plus concrètement, les pensionnaires intégrèrent une volière extérieure de 70 à 84m² en groupe. Aucun oiseau ayant été agressif par le passé, ne m’a moi-même attaqué… Pas de magie, lorsqu’on met un perroquet dans un environnement adapté, il n’y a aucun souci.

Selon vous, quelles sont les conditions de détention délétères pour nos oiseaux ?

Elodie, Sans surprises : un espace restreint, un isolement social, une mauvaise communication résultant toujours d’un manque de connaissance, d’un égoïsme pur aussi, même si c’est plus rare… Ce qui pose soucis bien évidemment c’est le manque de connaissance sur les besoins de ces animaux et surtout, la « désinformation » que les animaleries ou éleveurs véhiculent depuis des années.

Célia, bénévole, Si je peux me permettre, j’ajouterai qu’il y a justement un gros travail à faire au niveau des nouvelles acquisitions. J’ai personnellement cherché à me renseigner quand j’ai plongé dans cette passion et j’ai reçu beaucoup de conseils inadaptés avant de tomber sur Elodie ou Margaux Deman. Le refuge a réellement pour objectif d’informer afin de limiter les dégâts. Les erreurs commises doivent servir de leçons afin de ne pas être réitérées… La mal-information est un des aspects sur lequel nous devons nous concentrer afin d’améliorer le bien-être des oiseaux exotiques en captivité.

Sur quels aspects devons-nous alors nous concentrer pour améliorer le bien-être de nos perroquets en captivité ?

Elodie, Tout d’abord, il faudrait interdire la détention de certaines espèces qui, à mon sens, sont complètement inadaptées à la captivité. Par exemple, toute la « gamme » de grands cacatoès font parti d’un genre très complexe et sensible à la captivité.

Ensuite, nous en tant qu’humains, nous sommes finalement presque totalement inutiles à nos oiseaux, notre temps n’est pas une priorité, néanmoins des copains et un environnement enrichissant est indispensable au bien-être de nos plumeaux !

L’alimentation est aussi un des principaux piliers de leur bonne santé physique et psychologique. Je mets personnellement un point d’honneur à être irréprochable à ce sujet. L’alimentation fait par ailleurs l’objet de beaucoup d’idées reçues.

Enfin, le vol libre est un plus. Je dirai qu’il faut tout d’abord se concentrer sur la présence de congénères, une volière spacieuse et adaptée ainsi qu’une bonne alimentation, et seulement ensuite, proposer du vol libre en fonction du binôme qu’on forme avec notre oiseau.

Pour conclure, mes conseils sont alors toujours les mêmes : un ou des congénères en mesure de s’entendre, (car toutes les espèces ne sont pas à mélanger), un espace de vol suffisant (de préférence en dehors de la maison d’habitation), une alimentation adaptée et pour les plus soucieux du bien-être de leurs oiseaux, le vol libre.

Quels sont vos critères pour les personnes adoptantes ?

Elodie, Je n’ai que peu replacé jusqu’alors, le refuge est juste naissant. La priorité a été de former des binômes pour l’épanouissement des oiseaux sous contrat moral et donc qui resterons sur la structure. D’autres arrivées sont néanmoins prévues et pour lesquelles il y a aura placement.

A vrai dire, nous n’avons pas de profil type pour l’adoption, nous pensons que n’importe quelle personne est en mesure d’offrir de bonnes conditions aux perroquets. Nous accordons cependant une attention particulière quant à la prise d’information et la capacité à pouvoir répondre aux besoins des pensionnaires.

Et enfin, pourquoi ce refuge ? Quelles sont vos motivations personnelles ?

Elodie, La passion des animaux et leur bien-être ! Je suis diplômée depuis 2005 en production animale et j’ai depuis toujours travaillé dans les élevages. Après les équins, les bovins et les caprins, me voilà maintenant dans le monde aviaire… Les animaux sont ma vie ! Il y a 3 ans, j’ai accueilli, par hasard, mon premier perroquet, un gris du Gabon avec un lourd passif. Il était agressif et isolé de tout depuis 18 ans. Son histoire m’a particulièrement touché et j’ai réalisé qu’ils devaient être nombreux dans le même cas. J’ai donc naturellement voulu venir en aide, à ma manière, aux plus d’oiseaux possibles.

Célia, J’ai rencontré Elodie par hasard il y a presque deux ans, en lui achetant un article en ligne, et c’est tout naturellement, qu’elle a pris le temps de me renseigner et de supporter mes nombreux doutes et questionnements vis-à-vis de notre passion commune. Elle a toujours pris le temps de me répondre, me rassurer et m’encourager au milieu de son quotidien surchargé (je ne connais toujours pas son secret d’ailleurs pour faire entrer 48h dans 24) Après des mois d’échanges nous avons décidé de nous rencontrer au refuge. Elle m’a ouvert ses portes pour le week-end et j’ai découvert pour de vrai le petit paradis qu’elle s’était construit. J’ai été émerveillée de voir ce qu’il était possible de réaliser par volonté et par passion. J’en ai vu des animaux derrière les barreaux dans des zoo minables, des SPA ou encore des particuliers pensants bien faire, mais là, c’était différent. En plus de récupérer des animaux « abîmés » par le passé, elle leur offre le meilleur qui est possible de leur offrir. Un chien à la SPA est loin de pouvoir profiter de ce qu’Elodie offre à ses rescapés. C’est pour moi la bonne fée des oiseaux. J’ai toujours voulu participer à hauteur de ce que j’avais à offrir dans la cause animale et là c’était plus qu’une évidence, s’il y a bien une cause, un lieu à soutenir, c’est celui-ci. Je ne suis qu’un petit caillou dans ce qu’elle a bâti mais je suis fière de pouvoir aider le refuge a ma façon aujourd’hui…

 

Voilà un retour d’expérience qui fait chaud au coeur. Je tiens à remercier particulièrement Elodie Poidevin et Célia Drouin pour le temps qu’elles m’ont accordé !

Je vous invite fortement à aller sur le groupe Facebook « Refuge les plumeaux d’elodie » afin de suivre leurs activités ! Par ailleurs, une vente de calendriers et des tombolas sont organisés afin de récolter des fonds pour faire vivre le refuge. De même, chaque don, quel que soit sa nature, peut permettre au refuge d’avancer dans ses projets…

 

© Morgane Virapin – Un nid d’information – novembre 2021