Les troubles de la sexualité chez les perroquets

La toute première chose à savoir et à comprendre est celle-ci : les Psittaciformes sont pour la plupart monogames. Instinctivement, ils vont être en perpétuelle recherche de partenaire. De manière générale, les individus se choisissent et sont alors très attentionnés l’un pour l’autre. Ils créent ensuite des liens affectifs puissants tout au long de leur vie.

En captivité, ce manque de choix et le manque de partenaire peuvent créer des troubles de la sexualité. Il est alors important de les reconnaître et d’agir en amont afin de permettre à votre oiseau d’être bien dans sa tête.

L’amour chez les perroquets et le manque de partenaire

Les perroquets sont connus pour « choisir » le partenaire. On parle même de « tomber amoureux » comme pour les Humains. Un nombre important de partenaires potentiels permet alors un choix confortable pour élire l’amour de sa vie. De manière générale, on observe des couples de la même espèce et du même sexe, mais il a aussi été observé dans la nature, des couples homosexuels et aussi des trouples !

L’amour ne semble donc pas être une science exacte. Malgré cela, la captivité crée tout de même des frustrations et des troubles de la sexualité. En effet, le manque de choix, étroitement lié au manque de partenaires, cause des troubles fréquents tels qu’un choix de partenaire inapproprié avec, par exemple, un humain ou encore un individu d’une autre espèce.

Ces troubles sont principalement connus chez des oiseaux vivants seuls et les oiseaux très imprégnés à l’Homme (attention, qui dit « imprégnés » ne va pas dire forcément élevé à la main, il y a plusieurs méthodes d’élevage à la main, qui diffèrent notamment sur l’âge des jeunes « prélevés » aux parents, on reviendra la dessus…).

Néanmoins, il est tout de même important de souligner que les perroquets, étant des animaux grégaires, savent aussi créer de nombreuses amitiés. Ne soyez donc pas surpris si votre oiseau semble apprécier fortement un autre individu. Cela n’est pas forcément un trouble puisqu’à partir du moment où il n’y a pas d’ambiguïté sexuelle, cela reste un simple ami ! (enfin, en principe, ça marche comme ça !)

Un humain comme partenaire

Ce choix inapproprié est généralement renforcé par des caresses à connotation sexuelle pour les oiseaux telles que des caresses en bas du dos et à la base de la queue pour les femelles, sous les ailes, sur le bec… Ces touchers se rapprochent de la parade nuptial, ce qui peut induire en erreur l’oiseau dans son choix de partenaire !

Il s’en découle alors la notion d’hyper-attachement : le lien créé est tellement fort que l’oiseau en devient donc exclusif. Ce dernier n’accepte pas d’être manipulé, porté ou encore nourri par une tierce personne. Certains individus sont parfois même, incapable de s’apparier et de se reproduire avec un individu de leur propre espèce.

Il est fréquent de retrouver des comportements nuptiaux, des comportements masturbatoires ou des régurgitations vis-à-vis de la personne d’attachement ou encore vis-à-vis d’un objet. L’hyper-attachement peut engendrer des pathologies telles que le picage, les ingluvites (inflammation de l’oesophage et du jabot), l’agressivité…

 

On retrouve aussi des troubles de la couvaison et des pontes chroniques

Suite au manque de partenaire, certaines femelles peuvent pondre à répétition, à intervalles très courts. La ponte de nombreux œufs en un temps très court peut entraîner un déficit en calcium ou encore un mal de ponte. Ces pontes chroniques peuvent être dangereuses pour la santé. A l’inverse, en l’absence d’œufs, certaines femelles se rabattent sur des substituts de couvaison. Il est fréquent de voir des femelles couver des graines ou d’autres objets inanimés…

 

Il est donc important de ne pas avoir d’oiseaux seuls

Comme énoncé plus haut, les Psittaciformes ont l’habitude de vivre en colonie et plus particulièrement en couple. Il s’agit d’un objectif de vie, d’un instinct fort. Il me semble alors indispensable de permettre à son oiseau d’avoir un ou plusieurs partenaire(s). Ceci afin de limiter toutes frustrations et de satisfaire ses besoins érotiques, ainsi que surtout, ses besoins de sociabilisation.

 

Références :

thèse vétérinaire, Guesdon Céline Thérèse Marie, « Les Psittacidés et les pathologies dues à leur captivité’, 2019

https://perroquet-perroquets.com/

 

Morgane Virapin © – décembre 2020