La taille des plumes de vol – Conséquences
La taille des plumes de vol est une pratique qui fait débat chez les propriétaires d’oiseaux. Cette pratique est encore largement utilisée à l’heure actuelle. Elle engendre cependant de graves conséquences physiologiques et psychologiques.
3 idées reçues sur la taille des plumes de vol
✗ Cela ne permet pas de protéger l’oiseau
Un oiseau, même captif avec les plumes coupées, gardera toujours le réflexe de s’envoler ! Le vol reste son principal moyen de locomotion. Cela ne l’empêchera donc pas de s’échapper. Mais ses mouvements seront plus maladroits. En conséquence, il aura plus de chances de se blesser en intérieur, et moins de chances de survivre en extérieur.
✗ Cela ne permet pas de l’apprivoiser plus facilement
Quand on taille les plumes de vol d’un oiseau, on peut l’attraper plus aisément. Les premières fois qu’on l’attrape, l’oiseau se débat beaucoup, puis de moins en moins. Mais ça ne signifie pas qu’il est apprivoisé pour autant. C’est ce qu’on appelle l’impuissance acquise : l’oiseau apprend qu’il n’a aucun pouvoir sur son environnement. Il se résigne alors et cesse donc de se débattre, puisque ccela ne change rien à sa situation. L’impuissance acquise est une grande source de stress et de mal-être. Tailler les plumes de vol d’un oiseau, c’est donc prendre le risque de perdre sa confiance.
✗ Cela ne permet pas de diminuer l’agressivité
Quand un animal est confronté à un danger, son premier réflexe est toujours de fuir. C’est moins dangereux et moins coûteux qu’attaquer. Dans une attaque, on risque en effet d’être blessé voire tué. Mais un oiseau aux plumes taillées se voit très limité dans sa possibilité de fuite. Que lui reste-t-il alors ? L’attaque… Un oiseau aux plumes taillées peut donc devenir plus agressif.
“La taille des plumes a des conséquences dramatiques pour le bien-être de l’oiseau.”
2 conséquences négatives de la taille des plumes
➢ Les conséquences physiologiques
Les oiseaux sont physiologiquement conçus pour le vol. Or voler consomme énormément d’énergie. Un oiseau qui ne peut pas exprimer correctement ce comportement ne fera donc pas assez d’exercice. En conséquence, il risque de développer de l’obésité et des maladies cardio-vasculaires. Ces pathologies peuvent entraîner un décès prématuré.
➢ Les conséquences psychologiques
Chez les oiseaux, l’envol est le meilleur moyen de défense. Un oiseau qui ne peut pas ou mal voler ne pourra donc pas réagir correctement lors d’une situation de danger. Il en résultera un sentiment d’impuissance générant énormément de stress. Chez l’être humain, ce sentiment d’impuissance ressenti face à un danger peut déclencher un syndrome de stress post traumatique. Or on a déjà observé, chez des oiseaux en situation d’impuissance, certains symptômes s’apparentant à ce type de syndrome.
Que dit la loi ?
Selon l’article L214-1 du code rural :
Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce.
Or voler est un impératif biologique pour la grande majorité des oiseaux ! Tailler les plumes de vol va donc à l’encontre de la loi.
Voler est un impératif biologique pour les perroquets. Il est donc fondamental que ce comportement puisse s’exprimer au maximum. La taille des plumes des ailes a des conséquences dramatiques pour le bien-être de l’oiseau.
Références et sources de l’article
Mathilde Le Covec, Avril 2021, Blog Dinosaures à plumes, article consulté le 8 mai 2021. Disponible en ligne : http://blog.dinosauresaplumes.fr/2021/04/30/la-taille-des-plumes-de-vol-consequences/#more-124
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L’article de loi L214 :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006152208&cidTexte=LEGITEXT000006071367&dateTexte=20080531
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