Le perroquet Nestor Kéa

Nom commun : Perroquet Nestor Kéa

Nom scientifique et systématique :

Nestor notabilis

Ordre : Psittaciformes

Famille : Strigopidés

Genre : Nestor

Espèce : notabilis

Parmi les 4 familles présentes chez les Psittaciformes, le Kéa et son cousin le Kakapo, sont les seuls membres de la famille des Strigopidés !

Description physique

Ces perroquets vert-olive font parti des plus grands et des plus lourds perroquets, encore capable de voler.

De la tête à la queue, ces derniers mesurent environ 50 cm pour un poids variant de 700 à 1 000 g.

La partie supérieure du bec est longue, étroite et courbée permettant au Kéa de fouiller la terre et même de soulever des cailloux. L’ensemble du plumage est vert. Le dessous de la queue et des ailes admettent des teintes orangeâtres. La face supérieure des régimes, de son côté, est bleu-turquoise tandis que le dessous de celles-ci est jaune.

Distribution et habitat

Géodistribution des Kéas (nestor notabilis)

Le kéa est l’une des dix espèces de perroquets endémiques de Nouvelle-Zélande. Ces « clowns des montagnes » vivent principalement le long des crêtes alpines, généralement en milieu forestier et rocheux.

Il est l’un des rares Psittaciformes au monde à habiter en région de hautes altitudes et par ailleurs, capable de survivre à des conditions hivernales très rudes.

 

Comportement à l’état sauvage et en captivité

Les Kéas sont des oiseaux néophiles. Ils sont connus pour leur opportunisme, leur familiarité, leur espièglerie et leur curiosité.

 Il s’agit d’une espèce grégaire qui vit en groupes familiaux et se nourrit en bandes de 30 à 40 oiseaux. Au sein du groupe social, il existe une hiérarchie bien définie : de manière générale, les adultes dominent les subadultes.  Les Kéas vivent près des habitations et apprécient la présence humaine. Par ailleurs, ils sont connus pour être très destructeurs et pour causer de nombreux dégâts (sur les voitures par exemple).

En captivité comme à l’état sauvage, ils font objets d’études notamment en cognition et en éthologie. Il s’agirait du perroquet le plus intelligent au monde…

 

Chants et vocalises

Je vous invite à aller voir ce lien pour écouter le Kéa : https://www.oiseaux.net/oiseaux/nestor.kea.html  

 

Alimentation

Les Kéas sont en grande partie végétarien. Ils cherchent leur nourriture à la fois dans les arbres et à terre. Dans la nature, ils s’alimentent principalement de feuilles, de bourgeons, de racines, de graines, de baies, de fleurs et d’insectes. Ils vont jusqu’à chercher leur nourriture dans les décharges ou encore près des campings et des parcs de stationnements…

Les Kéas sont aussi connus pour avoir une activité de charognards, exploitant les carcasses de moutons abandonnés, en particulier quand la nourriture végétale vient à manquer en hiver…

 

Reproduction

Les mâles sont plus grands et possèdent un bec plu long que les femelles.

Les juvéniles, eux, se distinguent de par les pattes, leur cire ainsi que les anneaux orbitaux jaunes. Cette couleur disparaît à la maturité sexuelle, soit aux alentours de 2-3 ans.

A l’état sauvage, les mâles sont polygames et semblent, chacun, constituer un harem d’environ 4 femelles. Par ailleurs, les liens conjugaux sont très forts et les couples restent fidèles au site de nidification. Pendant la saison de nidification (de juillet à janvier en Nouvelle-Zélande), les couples nicheurs s’isolent et ne s’éloignent pas du nid.

Autrement, ce sont des oiseaux très mobiles et voiliers, hors période de reproduction. La femelle pond entre 2 et 4 oeufs dans un terrier ou dans une cavité de souche. Elle couve seule pendant une durée qui varie entre 21 et 28 jours. Les poussins prennent leur envol à environ 14 semaines mais restent sous la tutelle de leurs parents pendant 4 à 6 semaines supplémentaires.  Dès la fin de la saison de reproduction, les Kéas se réunissent en groupes pouvant aller jusqu’à 50 individus. 

 

Menaces, statut de protection et détention

L’IUCN estime une population réelle d’environ 4 000 oiseaux. Ce chiffre est cependant en diminution. En effet, cette espèce a longtemps été accusée d’attaquer le bétail et a été persécutée en conséquences : 150 000 oiseaux auraient été tués au cours des 130 dernières années… 

Aujourd’hui, cette espèce est maintenant protégée. En raison de leur faible présence à l’Ouest de l’île du Sud, les Kéas sont à présent classés « en danger » par le CITES. Il existe aujourd’hui de nombreux programmes de protection et de conservation de cette espèce endémique, indispensable aux écosystèmes alpins de Nouvelle Zélande. En effet, étant de grands voiliers, ces oiseaux ont un rôle irremplaçable concernant la dispersion des graines.

Etude et Recherche

Plusieurs facteurs font du Kéa une espèce idéale pour la recherche sur la cognition et le comportement. Tout d’abord, cette espèce est hautement néophile, et par conséquent exploratrice. Cette caractéristique est probablement dû au faible risque de prédation observé au cours de son histoire évolutive en Nouvelle-Zélande. Les Kéas abordent donc de nouveaux objets avec une curiosité immédiate sans égale dans le monde aviaire.

De plus, l’espérance de vie élevé (jusqu’à 40 ans) et la très longue phase juvénile (d’un point de vue comportemental, jusqu’à l’âge de 7 ans) sont deux facteurs supposés permettre une meilleure sélection de la flexibilité cognitive supérieure. Ces facteurs sont représentatifs d’un apprentissage social accru.

Enfin, la composition du groupe d’individus variant énormément au cours des années, a permis au Kéa de développer une grande capacité d’interactions sociales. En effet, les individus sont très tolérants. Ils ont, de plus, un attrait pour le jeu des plus intéressants et des plus complexes : ils jouent à tout âge et il s’agit aussi d’un élément caractérisant la hiérarchie. 

 

Sources

vetmeduni.ac.at

oiseaux.net

IUCN Red List  

 

Morgane Virapin © – juillet 2020