Les oiseaux ont parfois des comportements que nous qualifions d’agressifs, mais au final qu’est-ce que l’agressivité ? comment la reconnaître plus concrètement ?
Qu’est-ce que l’agressivité et comment la reconnaître ?
Comment définir l’agressivité ?
Par définition, l’agressivité est une modalité du comportement des êtres vivants. Elle se reconnaît par des actions relativement violentes. L’agressivité se comprend comme un instinct lequel pouvant faire référence à :
- l’instinct de survie, quand elle permet de se défendre
- l’instinct de reproduction, suscitant la concurrence en mâles
- l’instinct parental, lorsqu’un animal protège sa progéniture.
Les attitudes ou les gestes agressifs sont régis par des codes sociaux variables d’un groupe social à l’autre.
Quels sont les différents types d’agressivité ?
L’agression par peur
Voici la cause la plus commune de morsure. L’oiseau se sent pris au piège dans une situation et pour s’en sortir, il n’y voit pas d’autre issue que la morsure. Il ne va pas poursuivre sa victime. Ce comportement peut parfois se présenter qu’envers une personne particulière dont l’oiseau a peur. Généralement, les oiseaux d’origine sauvage ou les oiseaux mal socialisés perçoivent l’Homme comme un prédateur potentiel.
L’agression de « dominance »
Certains individus sont naturellement dominants, on parle alors de dominance vraie ou innée. Ce type de dominance est propre à chaque espèce mais aussi à l’individu lui-même. Par exemple, les mâles cacatoès sont plus sujets à l’agression de dominance en raison des comportements exploratoire et néophile plus prononcés chez cette espèce.
Il existe un autre type d’agression de dominance : la dominance acquise. En effet, il existe une hiérarchie au sein d’une colonie et beaucoup d’oiseaux tentent, de manière normale, de se hisser à la place la plus haute. Dans le cas d’un foyer humain, l’oiseau peut tenter de dominer son propriétaire, d’autant plus si ce dernier manque de confiance en lui ou d’expérience. Après quelques premières morsures, le propriétaire peut alors commencer à craindre son oiseau et à appréhender les interactions échangées. L’oiseau en lui-même n’est pas mauvais : c’est sa relation avec son propriétaire qui est anormale.
L’agression territoriale
La défense du territoire et en particulier du nid est un comportement normal. Ce type d’agression se pratique exclusivement sur l’aire de vie qui peut être la cage ou encore la maison entière. Certaines espèces comme les aras, les conures ou encore les amazones, sont réputées pour être particulièrement territoriales. Par ailleurs, les mâles semblent exprimer plus fréquemment ce comportement.
L’agression par « jalousie »
Dans la nature, les perroquets vivent généralement par paire. En captivité, certains perroquets choisissent un partenaire humain et deviennent alors exclusif envers cette personne. Une forme de jalousie, ou peut-être de protection du partenaire, peut alors se développer envers un rival ou encore des objets inanimés. La personne agressée est souvent attaquée sans signes précurseurs et peut même être poursuivie par l’oiseau. Les attaques sont soudaines et violentes. Ce type d’agression se retrouve principalement chez les grands perroquets, très attachés à un membre du foyer ou encore élevés à la main avec une imprégnation humaine forte. Les concernés sont principalement des mâles et les agressions surviennent à partir de la maturité sexuelle, allant en aggravant en période de reproduction. Ici, la relation entre l’oiseau et son partenaire humain est alors pathologique : il y a une formation de couple hétéro-spécifique anormale.
Comment la reconnaître ?
Les différents types de morsures non agressives
Un oiseau agressif est un individu qui va mordre. Il existe cependant des morsures dites non agressives, importantes à connaître, afin de bien interpréter les comportements et de mieux comprendre son oiseau.
Les morsures par jeu
Les oiseaux peuvent se mordiller fréquemment par jeu. Ce comportement est plus marqué chez certaines espèces, telles que les caïques. De manière générale, les morsures par jeu ne sont pas violentes. Il arrive parfois que certains individus ne contrôlent par leur force, par simple excitation, et pincent plus forts. Cela peut cependant présenter un risque si l’oiseau est de grande taille. Par ailleurs, certains individus aiment mordiller les bijoux ou encore les lunettes.
Les morsures de circonstances
Le bec sert réellement de troisième patte pour grimper et se stabiliser. En cas de déséquilibre, l’oiseau peut s’accrocher avec son bec pour éviter une chute. Dans ce cas, il ne faut pas essayer de se débarrasser de l’individu, puisqu’il risque, par réflexe, de mordre plus fort.
Les morsures par défaut d’éducation
Les jeunes explorent leur environnement avec leur bec et il est important pour le propriétaire de leur apprendre à ne pas pincer « pour voir ». Certains individus adultes perçoivent des réactions de manière disproportionnées et non adaptées, comme par exemple pincer, comme un comportement distrayant, qu’ils chercheront à reproduire par la suite. Il s’agit donc ici d’une exploration buccale exacerbée; ce type de morsure survient d’un défaut d’éducation.
De plus, certains jeunes oiseaux élevés à la main associent les doigts humains à une source d’alimentation et prennent l’habitude de les mordiller pour réclamer à manger. Ce comportement présent chez les jeunes, peut alors vite devenir une mauvaise habitude une fois adulte et pouvant alors entraîner des blessures conséquentes.
Suite à cet article, je me questionne moi-même : est-ce qu’un oiseau peut réellement être jaloux ? Peut-il être réellement être dominant ? Ces notions doivent aussi vous parler. Pour ma part j’arrive à mettre des situations dessus. Néanmoins cela mériterait de s’y pencher plus en détails… Peut-être dans de prochains articles !
Références
C. Guesdon,2010, « Les Psittacidés et les pathologies dues à leur captivité’, Disponible en ligne : http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=1279
L. Longo, 2019, « Que faire quand mon perroquet me mord? », Disponible en ligne : https://www.animal-academie.com/fr/publications, consulté en juillet 2020
Morgane Virapin © – avril 2021
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